Le thé de Kris
À la manière de Papistache
Chuuuut!
Ils dorment.
Tous les deux.
Il est 6h02.
L'écran est noir.
L'eau est froide.
Finis les chiffres romains.
Le pari est réglé. Exit.
2008.
Son thé sera meilleur.
Du moins veut-il le croire.
Mais le cliquetis des cuillères lui manquera.
Tous ces commentaires suscités par son repas du matin,
- quel temps fou pour les lire et y réagir -
comme ils agitaient gaiement son eau tiède!
Même ces textes quotidiens,
longuement mijotés ou spontanément servis,
souvent présentés comme des pensum,
ont, en vérité, stimulé la matière grise
sous son crâne chauve.
En s'en donnant à coeur joie,
il nous a fait rire à gorge déployée.
Sa plume avait du poumon
quand il coupait les cheveux en quatre.
De quelle main de maître
usait-il des pieds de mouche !
La déesse aux cent bouches l'a embrassé,
lui qui n'a d'yeux que pour Mamoune.
Restez dans ses bras
et dans ceux de Morphée,
béat, le sourire aux lèvres.
La langue vous démange déjà,
c'est mon petit doigt qui le dit.