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365 chroniques ridées depuis un bol de thé amer
26 octobre 2007

Thé CCXCIX

                        Voilà !
                Le code de la porte d’entrée est changé.
            Au large les intrus.
        Je peux donner l’ancien ; il ne sert plus à rien.
    C’était 1,83M&½.

La serrure a été violée et c’est le bon serviteur, le code fidèle, qui trinque.

J’ai dû le laisser traîner où il ne fallait pas.
Avec ma vilaine manie de toujours passer à une autre activité avant d’avoir rangé la précédente.

Je sais,
        je sais,
                je sais,
                    trois secondes pour remettre le dictionnaire en place !
Qu’est-ce que trois secondes ?
                    Aujourd’hui ?
                    Rien !
                                                                        Autrefois ?
                                                                        Deux idées, trois peut-être.

Aujourd’hui, pour avoir une idée — et encore une idelette ! —je dois me passer la main sur le crâne, cinq, six, sept fois, quitter mes lunettes, me frotter les yeux, pleurer parce que je me suis meurtri la cornée et finalement renoncer et attendre.

Attendre !

Oh ! L’idée finit toujours pas arriver.

Rance,
    rassise,
        fluette,
            chiche...
                    une idée pour collectionneur de timbres-poste oblitérés de second choix.

Je la prends et le drame c’est que, sept fois sur six, j’oublie où je la pose...

Jeune, je les jetais par la fenêtre ; j’en faisais des avions de papier. J’ai gaspillé comme si j’avais dû rester indéfiniment créatif.

Remarquez que je ne regrette pas de ne pas les avoir archivées, je serais incapable de les comprendre aujourd’hui.

Aujourd’hui quand une idée se pointe, j’appelle Mamoune à l’aide pour qu’elle m’assiste.
Accouchement sans péridurale mais sous assistance conjugale.

Quand Mamoune se tient à mes côtés, c’est :
        1- que je l’ai arrachée à l’une de ses occupations ;
        2- la garantie qu’elle saura ranger l’idée prématurée dans une boîte remplie de coton ;
        3- que la boîte en question sera dûment répertoriée, rangée et bichonnée.

Ainsi :
— "Epouse-Arrachée-A-Ses-Cassettes-A-Cochons, je cherche une idée pour la page que je dois au bulletin municipal.
— Quel genre d’idée ?
— Quelque chose de ludique et cultivé mais pas trop fantaisiste.
— Dans les combiens ?
— Oh ! Frais ! Racé quand même. Un peu nostalgique mais ouvert aux jeunes également.
— J’ai bien un bocal à cornichons de 2001, sur l’étagère, au-dessus de la lessiveuse.
— Non, pas de cornichons, je ne voudrais pas de sous-entendus.
— Tu as raison ! Une boîte à fromage au lait cru ?
— Un peu pingre ?
— Hum ! J’ai l’emballage du mange-disques de Noël 1979.
— Ah ! Bien ! Qu’y as-tu rangé ?
— C‘était ton idée ! Ouvre !"

J’ai ouvert.
Curieux ! Ça, je suis resté.

Quel souffle d’air frais !

J’avais perdu l’habitude ! La pièce s’est emplie d’un jet de vie si dynamique que les vitres se sont cambrées.
L’émotion m’a étreint, j’ai ôté mes lunettes, j’ai frotté mes yeux, ma cornée irritée a mobilisé les larmes — jamais loin désormais — bref, quand j’ai recouvré mes esprits ne restaient plus que des bribes de ce qui fut autrefois une idée fort honorable à en juger les restes.

Basta ! Les miettes passeront encore pour de l’originalité, et puis si j’ajoute quand même un arôme de cornichon, ça plaira peut-être. Les condiments sont bien faits pour pimenter l’existence.

            Pourquoi en suis-je venu là ?
            Ah oui ! Le code ?
            Il va falloir que je mémorise le nouveau.
            Ça ne va pas être une mince affaire.
            Un numéro de chronique ?
            Voyons...

            Thé CCXCIX ?

Pas facile.

Dommage qu’on ne soit pas samedi ! J’aurais choisi : Thé CCC !

Thé CCC, ça aurait été rudement...

Oh ! j’ai une idée pour samedi. CCC !

— "Epouse-Si-Occupée-A-Traire-Des-Porcelets, aurais-tu un instant à m’accorder ?
— Pour... ?
— Oui, mon amour, tu m’as appelé ?
— Non, c’est toi !
— Vraiment ? Je te fais chauffer un thé ?
— Volontiers, je meurs de soif.
— Deux sucres ?
— Voyons!... je n’en prends plus depuis Noël 1979 !
— ..."

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Commentaires
P
Val, il faudra vous en faire le jour où j'en trouverai là où il n'y en aura pas.<br /> Là, ce sera le signe du déclin tant redouté.
V
Heureusement, les chroniques ne sont qu'une suite de doux mensonges. <br /> <br /> Vous avez donc dix idées par seconde. Vous en jetez par la fenêtre, sûrement...<br /> <br /> Vous n'oubliez et ne perdez jamais rien. <br /> <br /> Vous ne pensez pas à des choses un peu glauques!<br /> <br /> C'est... heu... génial :D !<br /> <br /> Je commencerai à m'en faire le jour ou vous ne trouverez plus aucune faute dans mes textes. :D !
P
Je voulais dire... au fond... le... non !<br /> Pour éclairer la ch... enfin éteindre... comment...<br /> Si on prenait plutôt... là... rond... ou rouge ...<br /> Comment on dit pour... ou rouge. On dit rouge ?<br /> J'ai toujours cru que...<br /> Mais alors ? <br /> Non ?<br /> Tant pis.<br /> On fait comme si !<br /> Allez ! J'y vais !<br /> Parce que... dans deux mois... ben... non ?<br /> Si...je le sais,j'avais un petit couteau à manche noir. Je l'ai perdu en cueillant les pissenlits. Je l'aimais bien mon petit couteau. C'est Papa qui me l'a offert. Un manche noir, au petit couteau.<br /> J'aime pas les pissenlits mais maman elle y ajoute des lardons et des œufs cuits, elle dit un autre mot, j'ai oublié, c'est dur !<br /> Je sais plus où il est le petit couteau.<br /> Avec un manche noir.<br /> Comment on éteint la lumière ?<br /> Il faut que je me couche.<br /> Je suis si fatigué !
V
J'aurai pas dit mieux que Tilu!<br /> <br /> Je suis aussi accro aux chroniques qu'à NCIS, alors c'est pour dire...<br /> <br /> On a envie de savoir la suite, on a envie de tout savoir... mais c'est long, et il faut revenir le lendemain, et encore, et encore...
T
Je me souviens bien des Noël des années 70, dans la maison de ma grand-mère, dans une petite maison sur le flanc de la colline du Rove, sur les hauts de l'Estaque, avec une terrasse miteuse qui donnait sur la belle bleue !
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