Thé LXXXVI
C’est cyclique !
La maison se vide.
La maison se remplit.
Samedi, dimanche, elle bruissait.
Aujourd’hui, elle boude.
Hier encore, Grisette prenait son café en réclamant plus de tartines.
Aujourd’hui, la maison tique.
Désormais, la seule compagnie qui reste à demeure, en la maison, c’est une petite vrillette. La seule probablement qui ait échappé à Ange-Exterminateur (Vous l’auriez vue, l’été dernier, dans sa salopette blanche, munie de son pulvérisateur !), une vrillette vaccinée contre le plus puissant des insecticides.
La nuit passée, pour montrer sa belle voix (en fait, c’est le mâle qui frappe un rythme endiablé de la pointe de son abdomen sur une surface sonore pour signifier à sa belle qu’il ne possède pas qu’un organe de percussion digne de réveiller les morts) la vrillette insolente a vrillé (logique en somme) nos tympans agacés une bonne partie de la nuit.
C’est le charme des vieilles maisons.
Des maisons qui revendiquent !
La maison s’est vidée et mon bol est encore plein.
Plein du breuvage ambré qui patiente avant d’irriguer mon long corps flétri.
Une fois encore, il faut quitter la maison pour se rendre au travail.
La maison qui s’est vidée.
La maison qui se remplira.
La maison qui boude, qui tique, qui revendique.
Une petite vrillette monte la garde.