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365 chroniques ridées depuis un bol de thé amer
20 décembre 2007

Thé CCCLIV

— Mon petit homme chéri...
Ouille !
— ... je te laisse porter les colis à la poste ce matin...
Ou-ouille, ouille !
— ... j’aimerais qu’ils partent aujourd’hui...
Ou-ouille, ou-ouille !
— ... en colissimo,
Ou-Ouille² ! ou-ouille² !
— ...prends le carnet de chèques. Je pars. Bisous.

Aller à la poste, six jours avant Noël, je vais devoir me passer de mon thé matutinal.
Je connais bien son mode de fonctionnement à mon thé.

D’abord un court séjour dans l’estomac.

"Bonjour monsieur, bonjour madame, comment allez-vous ?
Bon, j’y vais, j’ai du ménage à faire !
Salut le foie, tu t’fais pas trop de bile ?
Bientôt les fêtes, attention je passerai plus souvent, congés obligent."


Déjà l’intestin, puis passage rapide dans le sang.

"Oh ! Des globules ! On fait la route ensemble."

Une commère ce thé ! Il s’arrête dans chaque cellule.

"Bonjour madame, c’est  les éboueurs,
n’auriez pas un p’tit déchet à nous donner.
Une toxine ?
Ouais !
C’est bon, je prends ! Allez, donnez !"

Le même scénario tout le long du chemin !
Puis les reins.

"Bon, salut les globules, bonne trotte,  j’arrête là !
J’prends les déchets, j’passe devant la benne, j’viderai tout au passage."

Ah ! La vessie !

"Bonjour madame, vous vous entendez bien avec la p’tite prostate ?
Pas trop envahissante ?"


                Eh ben,
                    la vessie pleine
                        dans la queue
                            à la poste
                                c’est un coup
                                     à pisser
                                            dans son froc !

Donc je pars à jeun !


Je ne veux pas risquer de devoir me soulager entre deux voitures. C’est qu’en dehors de la blogosphère, j’ai ma réputation à préserver. Un prêtre qui urinerait sur la voie publique ça ferait tache.

A jeun !
Bon, je fais court: J’étais tout seul !

Aucun alibi pour ne pas faire un brin de ménage en attendant le retour d’expédition d’Epouse-J’ai-Pris-La-Carte-Bancaire.

Qu’à cela ne tienne ! Une fois dans l’année, n’a jamais tué son homme !

Voilà, que je range,
    que je déplace la poussière,
        que je remplis la poubelle,
            que je retrouve des compagnons que je croyais morts et enterrés.

Bon, je fais court : Trois grosses heures  à briquer.

Juste un petit thé à dix heures trente.


Midi. Je m’interromps.
Faire réchauffer le plat mis de côté pour l’occasion !

Midi quinze !
Curieux, d’ordinaire, elle téléphone quand elle quitte les magasins. Bon, elle sera dans une grande surface où l’ouverture est continue.

Midi vingt !
Inutile que je l’appelle, je sais que son téléphone est à sens unique. Elle n’entend jamais la sonnerie. C’est un modèle expérimental qu’on lui a vendu. Je crois même qu'on le lui a donné.

Midi vingt-cinq !
La gendarmerie aurait appelé ?
Une portière ?
Non, c’est madame Yvonne qui rentre du marché !

Midi trente !
Si je parviens à museler l’impatience de ma vessie, il ne lui est rien arrivé !

Midi trente-cinq !
Si elle est morte, aurais-je la volonté de terminer mes douze derniers billets ?

Midi trente-six!
Ah ! C’est maintenant que je fais la queue et pourtant je suis tout seul.
    Tout seul ?
        Tout seul ! ! !
            Pour la vie ?

Midi trente-sept !
Laquelle des filles vais-je appeler la première ? L’aînée, Rosette ?

Midi quarante et une !
Afficher un air détaché !
— Déjà de retour ?
— J’ai essayé de t’appeler, ça sonnait occupé en permanence ! Tu as dû mal repositionner le combiné.
— J’ai fait du ménage !... Oh ! Thé maudit !
— Que t’arrive-t-il ? Où cours-tu ?

Riez, riez ! Ça soulage ! De toute façon, je devais changer de pantalon, celui-ci était trop léger pour la saison !

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Commentaires
J
Merci pour la pensee! comme vous le voyez, je suis bien rentree, a la nage (alors que je ne sais pas nager), avec une grosse valise remplie de cadeaux!!
C
Pas possible pour ma famille, elle est , sudaméricaine, tuyau de poèle, immense quoi. Même moi je ne connais pas tout le monde.
P
Ah ! Tilu, je me cache tant que je ne sais plus où se trouve mon naturel. Vous le savez peut-être mieux que moi après tout ce temps !<br /> <br /> Oui, Teb, sauf « grognon » que je récuse. Bien trop soulagé pour pester !<br /> <br /> Loïs de Murphy : « Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.» <br /> <br /> Caro_carito, je vais bientôt avoir fait le tour de votre famille. Ne seriez-vous pas ma petite sœur ? Celle qu’on a vendue à des bohémiens pour une cartouche d’encre !<br /> <br /> Val, je suis d’une génération qui n’a pas connu le téléphone à la maison et je ne l’ai pas encore réellement apprivoisé. Et je n’aime pas courir quand on me siffle. Me croirez vous si je vous dis que je préfère la plume à l’oreillette.<br /> <br /> Miss-Ter, si elle récite sa leçon avec talent, elle aura peut-être 10 ?<br /> Si le professeur proteste, envoyez-le moi qu’il me donne sa version !<br /> Je verrai si elle vaut 2.<br /> <br /> Ondine, j’étais content, sur le chemin de retour de la poste, d’avoir trouvé l’idée de la chronique. Le retard d’Epouse-Nomade m’a donné une conclusion qu’à 9 heures je n’espérais pas !<br /> <br /> Et on encourage Janeczka qui traverse la Manche à la nage, en ce moment même !
O
Délicieux, léger, instructif, attendrissant... toute une gamme d'émotions parfaitement maîtrisées! Chapeau!
M
Quel dommage que vous ne montriez pas ce côté en dehors de la blogosphère ..... Quant au trajet du thé, merci... une de mes filles étudie actuellement l'appareil digestif, pas besoin d'un dessin.. je vais lui faire lire votre billet !
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