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365 chroniques ridées depuis un bol de thé amer
21 novembre 2007

Thé CCCXXV

Infidèle !
Infidèle ?

Lui ? Elle ?

Lui !

Elle ?
Elle est fidèle !

Quelle infidélité ?
Bonne question !

Pas de confession intime.
Trois cent vingt-cinq billets à dissimuler son âge, sa profession, ses occupations, sa famille, ses proches et, parce qu’il a fait froid mardi, que la pluie  — hostile et pénétrante — a doublé le poids du blouson traversé, il épancherait son âme ?

Un chocolat chaud !

Il a pris un chocolat chaud !

                                                Pas un viandox !
                                                Pas un café ! Pouah !
                                                Pas d’alcool ! Infidèle certes, mais pratiquant !
                                                Pas un bouillon de légumes !
                                                Pas un vin aux épices !

Un chocolat chaud !


Faire fondre une barre de chocolat noir à feu doux avec une cuillerée d’eau, ajouter un demi-verre de lait — demi-écrémé, il ne reste que celui-là dans la réserve déménagée sous l’escalier — et fouetter pour rendre le mélange mousseux, tout en ajoutant progressivement du lait en quantité nécessaire — pour le chocolat chaud seul convient le mug XXXL — et continuer à battre au fouet.
Ajouter une cuillerée virtuelle de crème de lait épaisse — virtuelle, car la cuisine à l’huile d’olive a chassé du réfrigérateur toute concurrence lactée depuis belle lurette — et imaginer l’onctuosité acquise par cet ajout de dernière minute.

        S’asseoir près de la cheminée éteinte
                                                                    et
                imaginer que petit bois et bûches
               se seraient installées pendant la confection du breuvage
                                                                    et
                        qu’une allumette autonome aurait  provoqué l’incandescence.

Boire le chocolat très-chaud en se concentrant sur son trajet à l‘intérieur du corps maigre et grelotant.
Demander au liquide d’irradier vers tous les organes intérieurs réfrigérés.
Etre attentif à la progression de l’élixir et sentir la chaleur reconquérir les territoires abandonnés.

Lire son avenir dans les marques laissées par le chocolat au fond du vase — mug XXXL — et s’attendrir de percevoir dans les marbrures indomptées, qu’en guise de clin d’œil le hasard a laissées, le col élégant de la théière délaissée comme pour pardonner l’incartade.

Au soir, après de longues heures, sentir encore ses articulations gourdes du froid amassé au plus profond de sa carcasse. 

Etirer ses doigts pour en éprouver la mobilité et, avec lenteur, jeter sur l’écran le brouillon de la chronique qui portera, en dépit du caprice, le titre usurpé : "Thé CCCXXV".

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Commentaires
V
Super, Papistache!<br /> Quelle bonne idée!
C
Proposition alléchante mais je suis une droguée du café, quand je pars en amérique latine, le "cafe colado" étant rarissime, je prends le succédané en poudre aussi...
J
Contente que le voyage vous ai plu. Je ne connaissais pas Little Nemo, merci de m'en faire profiter!<br /> Pour commenter, il faut creer un compte. C'est un peu embetant, mais c'est comme ca malheureusement...
P
Janeczka,<br /> Je viens de faire un tout du monde sur votre bateau lit.<br /> Merci du voyage.<br /> Il faudrait que vous m'appreniez à laisser des commentaires sous vos vidéos, ce serait plus sympathique.<br /> <br /> Connaissez-vous les histoires de Little Nemo ? (Google vous en apprendra beaucoup dans le cas contraire)
J
Cher Papistache,<br /> Le bateau-lit est au port.<br /> On largue les amarres quand vous voulez :)
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