Thé CXVIII
Pas d’urgence au jardin.
Toute la journée rien que pour elles.
Les modestes comme les modestes.
Pas de prétentieuses, ici !
Mais les roses ?
Les roses, elles partagent leur territoire avec les géraniums, les pervenches, les digitales et quelques boutons d’or.
Une journée dédiée à l’entretien du jardinet.
Petite-Nièce-De-Gustave-Eiffel a déjà dressé les tours à haricots ramants. Deux tours !
Les petits pois mange-tout se lancent vertement à l’assaut des palissades par elle dressées.
Les radis supportent le manque d’eau. Ils piqueront peut-être un peu. Jardinière-Avisée ne culpabilisera pas en sortant la matière grasse.
Le mesclun s’attend d’ici peu à connaître le fer du couteau, avant de goûter au vinaigre de framboise.
L’estragon qu’on a cru mort, rigole de la farce qu’il a mijotée tout l’hiver. Quel boute en train cet estragon ! J’en croque une feuille, pour l’haleine !
Le thym et la sauge sont en fleurs.
La ciboulette souffre. Elle jaunit. La sécheresse l’insupporte. On est deux.
Marjolaine, sarriette, lavande, romarin attendent que la mi-mai voie arriver cousin basilic et tante verveine citronnelle.
La mélisse joue à cache-cache. Je suis là, et là et là aussi. Attention, dans le mur. J’y suis. Sous la haie, encore. Et là ! Et encore là !
Ça va mélisse, on sait que là où tu tombes, tu germes !
Laurier ? Si fait. Il double de volume.
Persil, cerfeuil, oseille, menthe(s) ça vient, ça vient.
Et l’olivier ? C’est sa deuxième année; il profite.
Le figuier ? On s’étonne encore d’avoir mangé quatre figues l’an dernier !
Fraisiers, groseilliers, cassissiers, framboisiers ? Ne pas déranger reproduction en cours. Le fruit de leurs entrailles est pour plus tard.
J’avais promis, j’ai continué.
Mais maintenant, changement d’outil.
Taillons les ongles courts.
Ils seront plus faciles à nettoyer quand les vertèbres crieront “pouce”.
Le chapeau est sec.
Papistache se met à la tâche.