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365 chroniques ridées depuis un bol de thé amer
3 février 2007

Thé XXXIV

J’ouvre la porte de l’antique armoire.

Presqu’à l’aveugle, je tends la main  et ne rencontre que la cotonnade provençale qui recouvre la vieille planche cintrée par les ans.

Ma main aurait dû rencontrer la faïence des bols au garde-à-vous.

La cotonnade, vous dis-je, la cotonnade !

D’ordinaire, je le sais, les deux bols impatients sont là où Boucles-d’Or ou moi-même  les avons posés la veille.

Aujourd’hui pas de facéties.

La Lampe éclaire la pièce comme un trois février ; mes yeux sont ouverts, chaussés de mes lunettes.

Je ne joue pas.

- "Boucles-d’Or, quelqu’un a touché à nos bols et ne les a pas remis à leur place.

- Prends ceux de la pile du fond, Gros-Ours-Contrarié !"

Invraisemblable !

Ceux de la pile du fond ! !

Ils sont tout blancs ! Pas une ride ! Pas une craquelure de l’émail ! Pas une ébréchure !

Suis-je si souffrant qu’il faille que je boive un thé d’hôpital ?

- "Boucles-d’Or ! Je n’arrive pas à les atteindre, ils sont si hauts ! Aide-moi !

Où sont nos bols quotidiens ?

- Prends donc ceux-là, Moyen-Ours-De-Mauvaise-Foi !

Regarde ! J’ai une tête de moins que toi et je les saisis sans le secours d’aucun escabeau.

- Une tête de moins que moi ? Mais je n’en ai qu’une ! Alors toi ?

- Ecoute, Petit-Ours-Miel, tu ne joues pas ce matin ; moi non plus !

Les bols sont dans l’évier, je les ai fait tremper, cette nuit, dans l’eau de Javel.

Ils étaient si culottés que...

- Dans l’eau de Javel ? ! ? !  Grand manitou ! Je suis à l’hôpital !

Va-t-on également me servir de la compote pommes-bananes dans un emballage en aluminium ?

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