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365 chroniques ridées depuis un bol de thé amer
12 octobre 2007

Thé CCLXXXV

Vous êtes de passage dans la ville que sillonne le plumitif qui signe ces chroniques  séniles.

Premièrement.
        Vous recherchez les boulangeries où il serait susceptible de se trouver ?

Peine perdue si vous vous pointez après six heures trente.

Deuxièmement.
        Vous arrêtez tout passant pour le regarder de haut et vous espérez lire son adresse aux reflets sur son crâne chauve ?

Peine perdue, le Percheron porte la casquette à visière fort visée sur la tête.

Troisièmement.
        Vous entrez dans le temple de la culture local et vous demandez à rencontrer tous les individus correspondant au signalement que ces pages ont laissé transparaître ?

Peine perdue, je me déguise pour franchir les portes de la bibliothèque municipale.

Quoique ? Vous feriez de belles rencontres. La ville abrite un écrivain qui a fréquenté le Tout-Paris littéraire. Je ne l’ai pas revu depuis bientôt deux ans ; en fait, depuis que je l’ai dépanné de vingt euros un dimanche après-midi. Il aura peur que je ne le reconnaisse pas, sa ficelle neuve à la ceinture pour retenir son pantalon trop court.
Cependant pas de risque de confusion, à jeun il frôle le quintal alors en période faste on peut s’attendre à le voir  dépasser les six-vingts. En revanche, le bougre s’exprime mieux qu’un avocat.

Quatrièmement.
        Ayant lu que la maison jaune arborait de fiers contrevents bleu mistral, vous entreprenez un recensement des crépis citron et des lasures lavande ?

Peine perdue, la palette a fait école. Les façades “ton pierre” se raréfient. “Ton pierre” ? Chez nous cela signifie beige terne voire blanc sale. Dans le Perche les pierres s’interdisent les fantaisies chromatiques. Pourtant, les vieilles maisons aux enduits de sables de pays savaient se colorer de nuances proches des ocres de Roussillon.

Cinquièmement.
        Vous décidez d’appâter le gibier et vous annoncez à grands cris que, Place du Pendu Qui Pisse, se tiendra, tôt le matin, une dégustation à l’aveugle des grands arômes des thés de Chine ?

Bien vous en prendra. Mon ami l’écrivain, ayant interprété l’annonce comme prémices de l’Apocalypse, aura trouvé refuge au Temple de l’inculture locale tandis qu’irrépressiblement détournée du trajet boulangifère vous verrez la silhouette Giacomettienne se mouvoir avec la solennité d’une statue de fonte vers le piège par vous dressé.

Vous ouvrirez la porte et votre butin encagé ne vous resteront que vos yeux pour pleurer la mort des chroniques amères autour d’un bol de thé ridé.
L’animal, privé de sa liberté, s’étiolera et même abreuvé de tisanes de thé il se consumera et tombera en cendres si ténues que même mêlées au...

— "Oh ! Non ! Epoux-Cafardeux ! Cette fois, tu n’échapperas pas à la consultation médicale. Je t’ai promis double dose de magnésium si tu récidivais. Ce soir, je te traîne au cabinet du bon docteur Bille. Tout proctologue qu’il est, il saura soigner ta mélancolie.
— Mais...
— Ose encore un mais, et...
— ...
— J’aime autant..."

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Commentaires
M
J'espère même un peu plus Papistache
V
Heu.. Papistache, j'étais habituée à trouver un humour plus subtile, ici !<br /> <br /> :D
P
Teb, certains week-ends permettent juste de combler le retard accumulé pendant les cinq jours qui ont précédé. <br /> Celui qui vient fait partie du lot.<br /> <br /> Oui, Miss-Ter, il va vous falloir me supporter encore un peu !<br /> <br /> Claire : Saint-Cacao, Priez pour nous !
P
Val, entrez chez un proctologue et demandez :<br /> — Je cherche un trou du c** !<br /> Il vous répondra :<br /> — Madame , je ne vois que ça, à longueur de consultation.<br /> J'y suis bien caché.
P
Tilu, j'adorerais rebaptiser toutes les rues aux noms fades et tristement convenus;<br /> Rue de la Mairie : rue de la Jouissance Incarnée<br /> rue de l'Eglise : rue du Jugement Dernier<br /> Rue de la Gare : Rue des amours contrariées<br /> <br /> Avec ça, le déclin du courrier papier est enrayé.<br /> <br /> M. et Mme Yvonne<br /> rue de l'Acné Juvénile
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