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365 chroniques ridées depuis un bol de thé amer
21 avril 2007

Thé CXI

A pas de loup,  je me suis éclipsé de l'appartement où dormait encore Petit-D'Homme et ses parents.
            Ici, c'est la ville.
        Sa circulation.
    Ses odeurs.
Son manque d'hygiène.

Pourtant !

Les rues sont remplies de pétales roses arrachés aux cerisiers et aux prunus.
Le vent a accumulé des congères végétaux.
Le tapis est si épais qu'on pense fouler une moquette.
C'est que j'ai quitté le trottoir pour marcher dans le caniveau.

Quel silencieux corso fleuri s'est-il déroulé cette nuit ?

Comme ces enfants matinaux qui se rendent à l'école, je marche sur la bordure de pierre.
Enfant, très classiquement, j'ai cheminé par des sentiers muletiers surplombant  un abîme redoutable.

Qu'en est-il pour ces écoliers du jour ?

Beaucoup sont accompagnés.  Les uns donnent volontiers la main. D'autres marchent deux pas derrière l'adulte qui presse le pas. Ceux-là, gambadent quinze mètres devant. Les parents des petits portent le cartable à la main. Les plus grands, tels des randonneurs, marchent  ou courent le sac au dos. Tiens celle-ci traîne une valise  dont le bruit des roulettes emplit la rue. Quel train compte-t-elle attraper ?

Cette éphémère rivière de pétales encore frais et vifs, suis-je le seul ce matin à la voir ?

A moins que ces caniveaux citadins ne charrient chaque jour un  flot renouvelé. Aujourd'hui pétales. Hier billets de banque. Demain soupe à l'oignon. L'indifférence générale s'expliquerait donc par la variété et l'abondance.

La police municipale ne va-t-elle pas me conduire au poste ?

– "Brrrigadier ! L'individu opérrrait une louche prrrogresion en dirrrection de l'école. Son comporrtement nous a parrru suspect. Il sourrriait en rrregarrrdant les enfants qui se rrrendaient en classe ce samedi matin. De plus, il trrraînait des pieds dans le caniveau et il ne porrrtait pas de carrrtable."

Indifférence ! Indifférence !

Je regagne le mitan du trottoir. On doit bien trouver un boulanger ouvert à cette  heure ?


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Commentaires
P
Je ne suis pas sûre de comprendre.. j'ai souvenir avoir rédiger un long commentaire à ce thé là(?) et je ne le vois pas.<br /> J'aime votre regard qui rappelle celui que mon père porte sur les choses. Avec le temps, cependant, lui ne s'exprime plus autant et la distance m'empêche de profiter de sa sensibilité, d'autant que je le trouve de plus en plus fermé. <br /> Alors continuez d'ouvrir ces agréables fenêtres sur chaque jour et ses roses de la vie.<br /> PS : ce thé là me fait aussi penser à certaines balades parisienne de JB Adamsberg, personnage de Fred Vargas que vous connaissez peut-être ?
C
j'ai marché sur les sentiers muletiers et frôler les abimes . J'ai aussi marché sur l'ombre des autres et échappé à mille dangers en ne marchant que sur certaines pierres. Les lions de l'église m'ont servi de monture avant d'être celles de mes enfants. Je suis devenue "la dame qui raconte des histoires de poules ". Une continuité ? <br /> Et dire qu'il va me falloir aller voter...<br /> bisous
T
Papistache ,je pense ,malheureusement que si les caniveaux charriaient des billets de banques, même qu'une fois de temps en temps ,les gens alentours seraient bien moins indifférents.... Ce ne sont malheureusement pas les pétales, ni les fleurs qui sont le moteur du monde... Dommage....
C
Bonjour Papistache,<br /> <br /> Je me réveille doucement, les yeux encore tout collés (et oui, vous savez : arbres en fleurs -pollens-allergies-conjonctivite!).<br /> J'ai ma petite tasse de thé chaude à côté de moi, et je me régale à vous lire. Cela n'est malheureusement pas tous les jours comme ca : Aujourd'hui c samedi, et chez nous, on ne travaille pas, ni les grands, ni les petits!<br /> <br /> Bisous <br /> <br /> Casa<br /> <br /> ps : avez vous trouvé la boulangerie?
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