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365 chroniques ridées depuis un bol de thé amer
26 janvier 2007

Thé XXVI

Mal de chien pour sortir le sachet de son étui.

Même marque. Même conditionnement. Même tempo.

Prendre une profonde inspiration avant de tenter à nouveau le quotidien exploit. Ce n’est pas sorcier.

Primo : sortir le sachet de sa boîte.
Fait !

Deuxio : soulever, de l’ongle, le rectangle qui reste attaché au bout de la cordelette.
Attends, de l’ongle ?
Oui, de l’ongle !

Mais je n’ai plus d’ongles ! Des doigts gris, comme d’habitude, une dizaine ! Des mains, deux ! Mais d’ongles point. Je ne veux pas dire des ongles courts. Non, je veux dire que je n’ai plus d’ongles du tout. J’ai longtemps perdu mes cheveux, voilà que je perds mes ongles. Rêver que l’on perd ses dents est signe de deuil. Non ? Mais je ne rêve pas. Je suis éveillé.

Le sachet dans la main droite et la main gauche qui s’affaire.

Une chaleur singulière commence à s’élever dans la cuisine.
Je transpire.

Chantier du matin, désoperculer cet irritant sachet résistant. Je ne vais pas recourir à mon Opinel, quand même ?

Se calmer. Je suis en sueur. L'ambiance devient de plus en plus torride.

Surtout, que Sautillante Camarade ne me trouve pas aussi empêtré dans cette tâche insignifiante !

L’eau ruisselle dans mon dos. Mes lunettes se couvrent de buée alors que je ne suis pas encore penché au-dessus de mon bol.

J’en ai ouvert mille et plus, sans même y songer et là, aujourd’hui, dans cette chaleur tropicale, je devrais échouer.

Tant pis, l’Opinel.
Dans une des mes bottes, au garage, près de la bêche au manche vermoulu.
Bien vu, il est là !

Je le saisis à grand peine. Il fait également très chaud dans le garage !

Je n’arrive pas à sortir la lame de sa rainure ! ! !

S’avilir ! Ravaler son orgueil ! S’humilier ! Demander de l’aide à Sautillante Camarade qui s’attarde à la salle de bains.

- “Cabri, mon amie. Pourrais-tu m’aider ? Le sachet de thé se dérobe à mes doigts agiles.

- Ah, Frileux Marmiton, comme les températures s’annonçaient basses, j’ai déposé au pied du lit ton paletot molletonné, tes gants de laine et une écharpe noire. Tu me demandais quelque chose ?

- Non, Sautillante Camarade, je gère, prends ton temps !”

Gris ! Des doigts gris ! Depuis quand aurais-je les doigts gris ?

Que je quitte mes gants ! Que j’ôte ma pelisse ! Et je retrouve, outre mes ongles, toute ma dextérité.

La température en a profité pour redevenir tout à fait raisonnable. Saurais-je un jour la raison de cette subite montée du mercure ?

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